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La menace plane sur une figure emblématique du ciel américain.
DJI Technologies, maître incontesté du marché des drones, est confronté à une épreuve sans précédent.
Un éventuel bannissement pourrait redéfinir le paysage des technologies aériennes.
Alors que les audits de sécurité nationale se profilent à l’horizon, l’avenir de DJI aux États-Unis est incertain. Les autorités cherchent à évaluer les risques liés à la collecte de données, mettant en lumière les préoccupations concernant la conformité aux lois chinoises. Malgré une présence massive sur le marché avec plus de 70% des parts, la société ne parvient pas à établir un dialogue constructif avec les décideurs de Washington. Les efforts de lobbying intensifs de DJI, malgré un investissement conséquent, se heurtent à une résistance bipartisane. Cette impasse pourrait forcer DJI à repenser sa stratégie ou à envisager des alternatives coûteuses, impactant ainsi les professionnels et passionnés du drone.
La législation récente incluse dans le projet de loi sur la politique du Pentagone impose des audits de sécurité rigoureux pour évaluer les risques de collecte de données par les drones DJI. Si ces audits confirment les inquiétudes ou s’ils ne sont pas réalisés, les produits de DJI pourraient être inscrits sur la Federal Communications Commission’s Covered List, interdisant ainsi la vente ou l’importation de nouveaux modèles aux États-Unis. Malgré l’assurance de DJI qu’ils sont prêts pour cette évaluation, l’incertitude persiste quant à l’agence responsable de cet audit, qu’il s’agisse du Department of Defense, du Homeland Security, ou d’autres entités de renseignement.
En parallèle, le procès de DJI contre le Pentagone pour avoir qualifié l’entreprise de compte militaire chinois reste en suspens, avec le juge demandant l’accès à des documents classifiés. Cette situation exacerbe les tensions et remet en question la mise en œuvre des régulations en place. Malgré des efforts acharnés, comme les visites à Washington entreprises par Adam Welsh, directeur de la politique mondiale chez DJI, la société n’a pas réussi à briser le « group think » établi autour des technologies chinoises.
Face à une opposition déterminée, DJI a multiplié les actions de lobbying, dépensant environ 400 000 dollars cette année pour engager des lobbyistes et cabinets juridiques. Cependant, les tentatives de rencontre avec des législateurs, tant républicains que démocrates, ont été largement infructueuses. Les représentants, tels que le sénateur républicain Rick Scott et la députée Elise Stefanik, ont rejeté les réunions, qualifiant DJI de « groupe de façade communiste ». Du côté démocrate, des voix comme celle de Frank Pallone Jr. insistent sur les risques pour la sécurité nationale, soutenant fermement l’inclusion de DJI sur la liste des technologies de télécommunication bannies.
Cette lutte acharnée contre DJI rappelle les défis rencontrés par d’autres entreprises chinoises comme TikTok, où des engagements similaires ont été mis en œuvre pour contrer les restrictions potentielles. Pour les utilisateurs de drones, cette situation signifie une possible diminution des options abordables et une dépendance accrue envers des concurrents plus chers comme Skydio. Les secteurs tels que l’agriculture et la sécurité publique, qui bénéficient des solutions économiques de DJI, pourraient être particulièrement impactés par un éventuel retrait de l’entreprise du marché américain.
Malgré les obstacles, certaines forces de l’ordre continuent d’utiliser les drones DJI pour des missions critiques. Par exemple, la police d’Asheville, en Caroline du Nord, s’appuie sur ces appareils pour les opérations de secours lors d’ouragans, tandis qu’à Ross Township, en Pennsylvanie, les drones facilitent la recherche de personnes disparues et l’évaluation des situations dangereuses. Toutefois, des juridictions comme le comté d’Orange en Floride ont déjà suspendu l’utilisation de DJI, illustrant la division croissante au sein du marché des drones.
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Le paysage des drones commerciaux aux États-Unis est en pleine mutation avec la menace d’un bannissement pesant sur le géant chinois DJI. Ce fabricant, qui domine plus de 70% du marché américain, se trouve au cœur d’une tourmente sécuritaire et politique qui pourrait modifier radicalement son avenir aux États-Unis.
La surveillance sécuritaire américaine envers les drones DJI : un enjeu majeur
Les autorités américaines intensifient leur surveillance des produits de DJI Technologies, craignant des risques potentiels liés à la sécurité des données collectées par ces drones. En effet, une disposition intégrée dans la loi budgétaire du Pentagone de l’année dernière impose des audits de sécurité nationale pour évaluer les risques de collecte de données, notamment la conformité aux lois chinoises qui pourraient obliger DJI à partager des informations avec les autorités de Pékin.
Ces audits visent également les concurrents comme Autel Robotics, reflétant une méfiance généralisée envers les fabricants chinois de technologies avancées. Si les audits confirment les inquiétudes, ou s’ils ne sont pas réalisés, la technologie DJI pourrait être ajoutée à la liste couverte de la Federal Communications Commission (FCC), interdisant ainsi la vente ou l’importation de nouveaux modèles aux États-Unis.
Les audits de sécurité nationale : quelles implications pour DJI?
DJI affirme être prêt à subir ces audits de sûreté, mais reste dans l’incertitude quant à l’agence compétente pour les mener. Il pourrait s’agir des Départements de la Défense ou de la Sécurité intérieure, du Bureau du Directeur du Renseignement National, de la National Security Agency (NSA) ou du Federal Bureau of Investigation (FBI). Malgré les tentatives de la société pour entrer en contact avec ces agences, les réponses se font attendre, laissant planer un doute sur le déroulement du processus.
Cette situation soulève des questions sur la mise en œuvre effective des audits et sur l’avenir de DJI aux États-Unis, une place cruciale pour ses activités commerciales et son image de marque globale. La dépendance de DJI vis-à-vis du marché américain renforce l’enjeu de ces audits, faisant de leur issue un facteur déterminant pour la continuité de ses opérations dans le pays.
Le lobbying de DJI face à une opposition bipartisan
Face aux menaces de bannissement, DJI a intensifié ses efforts de lobbying, investissant près de 400 000 dollars cette année dans des lobbyistes et des cabinets d’avocats tels que CLS Strategies, Sidley Austin LLP, Porter, Wright et associés, et Liberty Government Affairs. En interne, les dépenses s’élèvent à environ 910 000 dollars, démontrant la détermination de l’entreprise à influencer les décideurs.
Malgré ces efforts, DJI peine à obtenir des rencontres avec les législateurs. Adam Welsh, responsable de la politique globale chez DJI, a décrit son expérience à Washington comme un affrontement avec une mentalité de groupe bien établie contre les entreprises chinoises. Cette opposition ne se limite pas à un seul parti politique ; elle est bien bipolarisée, rendant la tâche de DJI particulièrement ardue.
Une opposition résolument bipartisan
Des sénateurs républicains comme Rick Scott de Floride et des représentants démocrates tels que Frank Pallone Jr. ont exprimé des positions fermes contre DJI, soulignant les risques pour la sécurité nationale. Ces personnalités politiques refusent catégoriquement de rencontrer les représentants de DJI, arguant que l’entreprise représente une menace potentielle de surveillance ou de collecte de données non désirée.
Brian Darling, lobbyiste chez Liberty Government Affairs, a indiqué que certains bureaux gouvernementaux manquent de connaissance spécifique sur DJI, ou sont idéologiquement opposés à toute entreprise chinoise, même si elles utilisent des produits similaires fabriqués en Chine, comme les iPhones.
Les conséquences d’un potentiel bannissement de DJI sur le marché des drones
Un bannissement de DJI affecterait profondément le marché des drones commerciaux aux États-Unis. Actuellement, DJI propose des produits abordables qui servent une diversité d’utilisateurs, allant des passionnés de drones aux agriculteurs, en passant par les services d’urgence comme la police et les pompiers. La suppression de DJI laisserait un vide significatif, poussant les utilisateurs vers des alternatives plus coûteuses telles que Skydio.
Cela aurait également des répercussions sur des secteurs clés comme l’agriculture de précision, la surveillance environnementale et les opérations de secours où les drones jouent un rôle crucial. La diminution de l’accessibilité financière pourrait limiter l’innovation et la réactivité dans ces domaines, impactant indirectement la sécurité publique et l’efficacité des opérations agricoles.
Cas d’utilisation et perspectives des utilisateurs malgré les incertitudes
Malgré les incertitudes, certains utilisateurs continuent de compter sur les drones DJI pour leurs missions critiques. Par exemple, le service de police d’Asheville, en Caroline du Nord, a utilisé des drones DJI lors de l’ouragan Helene pour des opérations de sauvetage, du mappage des dégâts et des vues en temps réel, selon Brandon Moore, le commandant de patrouille.
Dans la ville de Ross Township, en Pennsylvanie, le chef adjoint Brian Kohlhepp a souligné que les drones DJI aident à localiser des personnes disparues et à évaluer des situations dangereuses, tout en respectant des directives strictes de sécurité des données. Il a affirmé : « Nous n’utilisons pas les drones dans des capacités où quoi que ce soit que nous examinons n’est pas disponible publiquement sur Google Maps », ajoutant que l’utilisation de ces drones ne compromet pas la sécurité nationale.
Des initiatives locales face aux interdictions
À l’inverse, certaines régions comme le comté d’Orange en Floride ont cessé d’utiliser DJI après une interdiction étatique en 2023. La collaboration de DJI avec Anzu Robotics, basée à Austin et vendeuse de ses drones, a été critiquée comme une potentielle échappatoire, bien qu’Anzu ait déclaré ne pas commenter ces allégations. Le comité spécial de la Chambre sur la Chine a qualifié Anzu Robotics de « façade » pour DJI, renforçant les suspicions sur les tentatives de contournement de la réglementation.
Impact sur les professionnels et les passionnés de drones
Le conflit entre DJI et les autorités américaines reflète une tension plus large entre les États-Unis et la Chine en matière de technologie et de souveraineté numérique. Pour les professionnels et les amateurs de drones, un bannissement de DJI signifierait une réduction des options disponibles, surtout en termes de cotation et de performances. Les alternatives plus onéreuses pourraient restreindre l’accès à des technologies avancées indispensables dans des secteurs variés.
De plus, la dépendance actuelle à DJI pourrait encourager une diversification forcée vers d’autres marques, stimulant ainsi la concurrence mais aussi augmentant les coûts pour les utilisateurs finaux. Cela pourrait également freiner l’innovation, les entreprises étant contraintes de redistribuer leurs ressources vers des options plus sûres mais potentiellement moins performantes ou moins économiques.
Perspectives futures et résolution des tensions
L’avenir de DJI aux États-Unis dépend fortement de la manière dont les audits de sécurité nationale seront conduits et de la capacité de l’entreprise à démontrer sa conformité aux normes américaines de sécurité des données. Adam Welsh a exprimé la volonté de DJI de subir un examen rigoureux, déclarant : « Nous sommes prêts à passer à nouveau par le moulin de la viande sur cette question, et nous aimerions pouvoir avoir une véritable conversation ». Cette ouverture pourrait être un pas vers une réconciliation, à condition que les autorités américaines reconnaissent les efforts de DJI pour se conformer.
En parallèle, les évolutions politiques entre les États-Unis et la Chine continueront d’influencer le sort des entreprises comme DJI. La capacité de DJI à naviguer dans ce paysage complexe déterminera non seulement sa présence sur le marché américain mais aussi son rôle dans le futur de l’industrie des drones à l’échelle mondiale.
En attendant, les utilisateurs et les professionnels du secteur observant la situation devront s’adapter aux changements potentiels, tout en restant attentifs aux développements réglementaires et aux nouvelles opportunités qu’ils pourraient offrir.
