Dans un récent échange avec les sénateurs, Sébastien Lecornu, ministre des Armées, a admis un retard dans le développement de l’Eurodrone, un projet de drone moyenne altitude, longue endurance (MALE). Ce retard, de l’ordre d’un an, s’inscrit dans un contexte de critiques sur le programme. Les industriels et les gouvernements impliqués cherchent activement des solutions pour récupérer le temps perdu et satisfaire les exigences opérationnelles pour 2030.
Origine et gestion du retard
L’annonce du retard a été effectuée devant un auditoire vigilant de sénateurs, où le ministre des Armées a exprimé la nécessité d’aborder ouvertement les complications temporaires rencontrées. La phase actuelle du projet Eurodrone, encore en développement, est directement impactée par ce délai. Toutefois, selon Sébastien Lecornu, cette phase n’est pas encore considérée comme un retard définitif, laissant la porte ouverte à des ajustements et améliorations qui pourraient accélérer le processus.
Impact budgétaire et financier
Le ministère des Armées a prévu un ajustement dans les crédits de paiement pour le projet Eurodrone, avec une réduction de 212 millions d’euros en 2024 à 115 millions en 2025. Cette modification budgétaire reflète directement les défis actuels du programme, mais aussi l’engagement continu de la France dans ce projet d’envergure. Le ministre a également évoqué la possibilité d’imposer des pénalités en relation avec les retards, une mesure qui pourrait inciter à une dynamique de responsabilité parmi les industriels, notamment Airbus, maître d’oeuvre du projet.
Possibilités de récupération du retard
L’équipe en charge de l’Eurodrone, ainsi que les organisations partenaires comme l’Organisation conjointe de coopération en matière d’armement (OCCAr), réfléchissent à des méthodes pour rattraper le temps perdu. Ces méthodes pourraient inclure la parallélisation de certains développements ou l’adoption d’approches plus audacieuses et agiles, similaires à des initiatives passées dans le secteur de la défense aéronautique européenne. L’objectif est de présenter un drone opérationnel et conforme aux attentes avant la fin de la décennie, conformément aux délais initiaux fixés pour 2030.
Enjeux stratégiques et futur du programme
Le ministre des Armées a souligné l’importance stratégique de disposer, à l’horizon 2030, de drones MALE opérationnels capables de réaliser des missions de type ISTAR (Intelligence, Surveillance, Target Acquisition, and Reconnaissance) de manière autonome et efficace. La nécessité d’une réflexion sur l’évolution ou la redéfinition du programme Eurodrone a été mise en avant, suggérant que des améliorations ou des ajustements pourraient être nécessaires pour répondre aux nouveaux besoins opérationnels qui pourraient survenir.